Podcast Radio Réunion Première du mardi 10 octobre 2023 à 8h10.
Dix années se sont écoulées depuis ce triomphe initial, et aujourd'hui, les plongeurs réunionnais se lancent dans une nouvelle aventure audacieuse. Ils aspirent à décrocher le record actuellement détenu par les Indonésiens, dépassant ainsi leurs propres limites. Les inscriptions sont désormais ouvertes, offrant à tous les intrépides l'opportunité de participer à ce défi mémorable qui aura lieu le 3 décembre prochain, au majestueux Cap La Houssaye.
C'est l'appel à l'exploration, à la camaraderie sous-marine et à l'audace de la découverte. Rejoignez cette épopée, écrivez l'histoire avec les plongeurs réunionnais et tentez de graver votre nom dans les annales du monde de la plongée.
En plongée sous-marine, même en l'absence de compétition formelle, subsistent des défis relevés au nom de l'exploration et de la passion. Celui auquel aspirent à présent les plongeurs réunionnais est d'une envergure considérable. En effet, ils s'attellent à reprendre le flambeau d'un record qu'ils avaient eux-mêmes établi en 2013, un record qui les avait couronnés dans le prestigieux Guinness World Records. À l'époque, ils avaient accompli l'exploit remarquable de former une chaîne humaine sous-marine composée de 110 plongeurs, étirée sur une distance de 70 mètres, dans la splendide baie de Saint-Leu.
Cependant, depuis cette réalisation pionnière, d'autres plongeurs intrépides ont réussi à surpasser ce record. Les Écossais ont tenté de relever le défi, mais les conditions auxquelles ils ont fait face, en termes de visibilité et d'accessibilité, étaient bien différentes de celles que La Réunion avait offertes. Cette quête s'était donc soldée par un échec.
En 2015, des plongeurs italiens ont réussi à établir un nouveau record à l'île d'Elbe, réunissant une impressionnante cohorte de 173 plongeurs sur une distance de 120 mètres. Cependant, ce record a été renversé par les Américains en 2018, qui ont rassemblé pas moins de 335 plongeurs en Californie. Et l'apothéose est survenue lorsque des plongeuses indonésiennes, membres de l'association des femmes du nord de Sulawesi, ont littéralement pulvérisé tous les records en août 2019, en réunissant une impressionnante troupe de 578 plongeurs.
Ainsi, le défi qui se profile pour les plongeurs réunionnais est de taille, et il représente une quête pour récupérer la gloire perdue. Mais, animés par la passion et l'esprit d'exploration, ils sont prêts à se confronter à cette montagne pour inscrire à nouveau La Réunion dans les annales du monde de la plongée.
630 plongeurs s'étirant sur 500 mètres.
À l'occasion du dixième anniversaire de l'exploit réunionnais, le Syndicat des professionnels des activités de loisirs (Sypral), désireux de célébrer la plongée de manière grandiose, a choisi d'apporter son soutien au projet audacieux des centres de plongée. Ces derniers aspirent à récupérer le titre du record avec une ambition renouvelée. Le défi qui se dresse devant eux est d'une ampleur considérable : il consiste désormais à rassembler une impressionnante cohorte de 630 plongeurs, s'étendant sur une distance vertigineuse de 500 mètres, à une profondeur oscillant entre 10 et 12 mètres, dans les fonds sableux du Cap La Houssaye.
Le choix de ce site ne relève pas du hasard. Il résulte de sa remarquable accessibilité, tant par voie terrestre que maritime. De plus, il jouit d'une relative quiétude face aux caprices des courants marins. En outre, la présence d'une bande sableuse permet non seulement d'aligner les plongeurs sur le fond, mais également d'y fixer des corps morts reliés à des bouées, assurant ainsi la stabilité de la formation humaine sous-marine.
Cependant, si l'idée de plonger à une profondeur de 10 mètres pour se rassembler et attendre paisiblement au fond, main dans la main, peut sembler simple en apparence, sa réalisation requiert une organisation méticuleuse et l'implication de multiples partenaires. "Les Indonésiennes sont parties du bord, cela nécessite moins de logistique", fait remarquer Emmanuel Rothé, référent technique et directeur du centre de plongée "Le Dodo Palmé" qui avait déjà participé au tout premier record en 2013. L'envergure de cette entreprise est telle que pas moins de 33 bateaux seront nécessaires pour transporter une partie des plongeurs vers le site de l'exploit. Une démonstration grandiose de la passion et de l'engagement des plongeurs réunionnais à l'égard de cette aventure unique.
Le lieu de cette entreprise audacieuse, partiellement situé au sein de la réserve naturelle marine, où l'ancrage est formellement prohibé, impose une attention soutenue à la coordination administrative. "Nous apportons ainsi notre appui aux organisateurs dans la gestion des formalités, dans le but de préserver l'intégrité des fonds marins tout en relevant ce défi colossal." Anne-Laure Clément, à la tête du pôle usages et activités de la réserve marine, précise cet équilibre délicat à maintenir entre l'exploit et la préservation des ressources marines.
Après une phase de concertation avec les autorités compétentes, les démarches pour obtenir les autorisations nécessaires sont actuellement en cours, et aucun obstacle majeur n'est à signaler, confirme Agnès Lavaud.
En ce qui concerne le financement, il ne reste qu'une fraction minime à réunir, puisque sur le budget prévisionnel de 170 000 euros, il manque seulement 30 000 euros. Un appel aux sponsors a donc été lancé pour achever cette collecte.
Étant donné le nombre considérable de plongeurs à acheminer vers le site de l'exploit, les embarcations des centres de plongée se révèlent insuffisantes. C'est pourquoi des navires plus imposants, tels que le Grand Bleu, le Maloya ou le Dauphin Safari, ont été sollicités. Le projet a été subdivisé en trois zones distinctes : une zone en dehors de la réserve pour les plus gros bateaux qui pourront jeter l'ancre, une zone réservée aux bateaux de plongée sans mouillage, et enfin une zone dédiée aux quelque 150 plongeurs qui partiront depuis la rive.
Des aires de stationnement ont été aménagées, en collaboration avec la mairie de Saint-Paul, et 14 tentes seront installées pour accueillir les groupes de plongeurs. La sécurité sera garantie par un poste de commandement à terre et un autre en mer, équipé d'une embarcation sans hélice, d'un médecin spécialisé en plongée hyperbare, ainsi que de jet-skis. La participation des vigies requins de la ligue de surf vient renforcer cet encadrement, garantissant une sécurité optimale lors de cette aventure inédite.
Trois entreprises spécialisées dans les travaux sous-marins, à savoir Ocetra, Rocs, et TSMOI, se sont engagées en tant que partenaires de cet événement et se chargeront de l'aménagement du site. Durant deux jours de labeur, elles procéderont à l'installation de 25 corps morts en béton, reliés à une bouée de surface et entre eux par un cordage, à la fois au fond et en surface. Ces repères serviront de points de référence essentiels pour les plongeurs.
Un travail d'équipe.
Emmanuel Rothé souligne à juste titre que "chaque plongeur est un maillon de la chaîne", et chaque club de plongée sera responsable de la gestion de son propre groupe de plongeurs. Afin d'assurer une synchronisation parfaite entre les 630 plongeurs, des exercices préparatoires seront organisés avant le jour J, fixé au 3 décembre. C'est à Julie Élisabeth que reviendra la tâche de coordonner les opérations, avec un coordinateur par centre. Cette entreprise est véritablement le fruit d'une collaboration d'équipe, incarnant l'esprit du "vivre ensemble" qui caractérise La Réunion, où l'union fait la force.
À noter que le même jour, la ville de Saint-Paul accueillera le festival Kromali, organisé par l'association Réunion Métis, qui promeut les valeurs du "vivre ensemble". Cette convergence d'événements sert également de préambule, un mois avant le salon international de la plongée à Paris, pour mettre en avant l'île de La Réunion et lui donner une visibilité accrue.
Pour garantir une validation rapide du record, des démarches sont entreprises pour faire venir un représentant du Guinness Book des records en qualité d'arbitre validateur. À défaut, un huissier sera sollicité, et toutes les images nécessaires seront envoyées pour authentification.
Il ne reste donc plus qu'à espérer une clémence météorologique le 3 décembre, car en cas de contrariété atmosphérique, cette entreprise remarquable ne serait que temporairement différée.
Dernière chance pour s'inscrire : Date limite le 31 octobre.
Les inscriptions sont à présent ouvertes, mais l'horloge tourne, car les candidatures seront clôturées à la fin du mois. À ce jour, quelque 150 plongeurs ont déjà manifesté leur intérêt. Les plongeurs de niveau 2, voire même de niveau 1, pour peu que leur club les juge aptes à relever ce défi, ont la possibilité de s'inscrire. Il leur suffira de débourser 40 € pour couvrir les frais logistiques, et ce, en effectuant directement leur inscription dans le centre de plongée de leur choix, qu'il soit professionnel ou associatif. Agnès Lavaud tient à préciser qu'en cas d'indisponibilité de places dans un club donné, le candidat sera orienté vers un club disposant de capacités disponibles.
Ainsi, si l'aventure vous attire, si vous souhaitez élever la plongée et La Réunion à de nouveaux sommets en relevant ce défi extraordinaire, le moment est venu d'agir. Et comme le rappelle avec justesse Julie Élisabeth : "Pa kapab lé mor san ésséyé" (Il n'y a pas de succès sans essai). À bon entendeur, salut !
@source: Le Quotidien du Dimanche 8 octobre 2023.